Cette page n’a pas encore été corrigée
DES AUBIERS, troublé.
Non ! rien ici ! mais là-bas !… Adieu !
Il se sauve.
MARGUERITE, seule.
Il me cache quelque chose !… Je veux tout savoir !
ACTE DEUXIÈME
Au château de Luny. — Grand salon Louis XIV ou Louis XIII, fané et austère, pittoresque si l’on veut ; vieux meubles. — Deux portes au fond. Porte à droite du spectateur, fenêtre à gauche.
Scène PREMIÈRE
ANNA, puis CYPRIEN.
ANNA, qui est occupée à la fenêtre à recoudre une bordure de rideau, se levant et prenant son panier à ouvrage.
J’ai fini et je m’en vas ; j’ai toujours peur, moi, dans ce vieux château !… Ah ! M. Cyprien !
CYPRIEN, venant par le fond à droite.
Ne me chassez pas ! il faut absolument que je vous parle !
ANNA.
C’est mal de revenir encore… surtout dans cette maison déserte… J’aime encore mieux les propos que l’on peut faire à la ferme. Allez-vous-en, vrai ! si vous avez un peu d’amitié pour moi !
CYPRIEN.
Mais, mon Dieu, pourquoi cette méfiance ?
ANNA.
Je n’ai point de méfiance ; quelle méfiance voulez-vous que j’aie ? Mais je n’ai en ce monde que ma réputation d’honnête fille, moi, et vous me la faites perdre !
CYPRIEN.
Je le sais… et je connais mon devoir. Écoutez-moi, Anna !