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CYPRIEN.

Dans ma bouche, il a un autre sens ; je m’intéresse à une pauvre enfant, sans appui, sans ressources, mais pleine de talents, et d’une conduite si pure,… que je comptais vous prier de lui donner asile chez vous, maman ; vous voyez donc bien…

MARGUERITE.

Que, depuis six semaines, tu recules devant une prière si saugrenue !

CYPRIEN.

Eh bien, je ne recule plus ! Je vous demande, je vous supplie de recevoir cette jeune personne !

MARGUERITE.

Tu es fou ! Moi, recevoir ta maîtresse ?

CYPRIEN.

Elle ne l’est pas !

MARGUERITE.

Je sais que l’on ne convient pas de ces choses-là. La vieille demoiselle de Luny n’y a vu que du feu. Elle était presque en enfance. Tes soins, ta société lui étaient fort agréables… Tu vois que je sais tout !… D’ailleurs, ce qui ne serait pas aujourd’hui serait demain, et j’espère que tu n’as pas pensé sérieusement à introduire un scandale dans la maison de ta mère.

CYPRIEN.

Je m’attendais à vos rigueurs, et je sais ce qui me reste à faire.

MARGUERITE, se levant.

Où vas-tu ?

CYPRIEN.

Je sors, maman.

MARGUERITE.

Non.

CYPRIEN.

Il le faut !

MARGUERITE.

Moi, je te le défends.