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DES AUBIERS.

Bah ! bah ! il n’y a pas là de quoi pendre un homme, et tout cela le ferait bien rire, s’il vous entendait !

MARGUERITE.

Ça prouverait qu’il n’a ni foi ni loi, voilà tout ! — Mais il vend sa terre, j’en suis charmée. Du reste, c’est bien malgré sa tante qu’il a cet héritage ;… elle l’avait maudit !

DE LUNY.

Vous la connaissiez, madame ?

MARGUERITE.

Fort peu. Elle était infirme et ne quittait guère Paris.

DE LUNY, hypocritement.

Digne parente ! elle a oublié de faire son testament !

MARGUERITE.

À propos de ça, dites-moi : elle a donc laissé dans la misère une certaine Anna ?

DES AUBIERS, à part.

Oh ! est-ce qu’elle saurait… ?

MARGUERITE.

Une orpheline qu’elle avait élevée, et que cet affreux personnage dont nous parlions a envoyée à Luny.

DE LUNY.

J’ai ouï parler de cela. On a écrit, je crois, à mon parent, pour lui recommander cette jeune fille, qu’il ne connaît pas. Il a trouvé tout simple qu’elle se retirât momentanément à Luny.

DES AUBIERS, bas, à de Luny.

Vous ne l’avez pas encore vue chez vous ?

DE LUNY, bas, à des Aubiers.

Non ! je la verrai tantôt.

MARGUERITE, à son mari.

Vous dites ?…

DES AUBIERS.

Que le comte de Luny, qui ne connaît pas cette orpheline, a fait au moins là une bonne action.