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CÉLIA.

Aimez-vous ?

JACQUES.

Je suis pauvre, triste, mécontent de toutes choses…

CÉLIA.

Vous n’aimez donc pas ?

JACQUES, transporté.

Ah ! tenez ! vous avez raison ! Je suis jeune, je suis riche, je suis gai, je suis heureux. Oui, oui, le firmament s’embrase là-haut et la terre fleurit ici-bas ! Je respire avec l’amour une vie nouvelle, et mes yeux s’ouvrent à la vérité ! Qui ? moi, mélancolique ? Non ! je ne suis pas un impie ! Le ciel est bon, les hommes sont doux, le monde est un jardin de délices et la femme est l’ange du pardon… (il tombe à ses pieds), si je ne rêve pas que vous m’aimez !

CÉLIA.

Il doute encore !… Jacques, par les roses du printemps, par la virginité des lis, par la jeunesse, par la foi, par l’honneur, je vous aime ! À présent, voulez-vous me quitter ?

JACQUES.

Non, jamais ! car je t’aime aussi ! Oh ! la plus belle parole que l’homme puisse dire : Je t’aime !…

CÉLIA.

Eh bien, puisque mon père n’est plus ni riche ni puissant… puisque, grâce au ciel, je puis être à vous,… suis-moi !

FIN DE COMME IL VOUS PLAIRA.