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vent pas profaner son oreille. Quant à la maîtresse du duc, je ne sais déjà plus son nom, et certes elle ne méritait pas ses regrets.

DUBUISSON.

Enfin, il a du dépit, et il dit que vous avez fait des petites folies pour cette demoiselle-là… et pour d’autres ! ce qui fait que vous auriez aussi de petits embarras… Bref, vous avez l’intention de vendre votre terre de Luzy, qui joute la mienne, et dont je pourrais peut-être m’arranger, si vous aviez des prétentions raisonnables.

HENRI, à part.

Ah ! nous y voilà. (Haut.) Le duc a parlé sans savoir, monsieur Dubuisson ; je n’ai fait part à personne de mes intentions, et je vous remercie des offres que voulez bien me faire.

Il remonte.
DUBUISSON.

Pardon ! je vous croyais gêné… Hein ?… plaît-il ?

HENRI, prenant un journal.

Je n’ai pas répondu, monsieur.

DUBUISSON.

Pardon, je croyais !… C’est que, si vous vouliez vous défaire de Luzy… comme c’est enclavé dans mon bien… comme ça touche le faubourg par un bout, j’avais l’idée de me faire une route, une avenue depuis ma maison de ville jusqu’à mon château.

HENRI.

Et c’est moi qui vous gène ?… J’en suis désolé ; mais…

DUBUISSON.

Mais ça n’est pas votre dernier mot, vous y penserez ! Mieux vaut vendre en bloc que de se laisser exproprier.

HENRI.

Exproprier ?

DUBUISSON.

Dame ! ça peut arriver à tout le monde ! Serviteur, monsieur le comte ! au revoir !