ACTE TROISIÈME
Scène PREMIÈRE
Certainement, ma chère Audrey, j’aimerais bien la vie rustique, si c’était une vie de citadin. J’aimerais bien la solitude, si l’on y avait nombreuse compagnie. Cette misérable demeure dans les rochers me plairait assez, si c’était un riche palais dans la plaine. La nourriture champêtre conviendrait à mon estomac, si c’était une table princière. Enfin, je ferais mes délices de ta conversation, si tu étais un peu poétique.
S’il vous plaît, vous dites ?
Franchement, je regrette que les dieux ne t’aient pas faite poétique, Audrey.
Je ne sais ce que c’est que poétique. Ce mot-là veut-il dire honnête en actions et en paroles ? Est-ce un mot qui marque la sincérité ?
Non, la poésie n’est que fiction, c’est-à-dire mensonge.
En ce cas, grand merci ! Je prie Dieu de ne pas m’envoyer ce défaut-là. J’aime mieux être sage.