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donné asile est justement le père de cette fille d’esprit que vous voyez là… (il montre Audrey), laquelle me trouve beau et bien fait, et m’assure qu’à ma considération elle aura toute sortes d’égards pour votre cousine.

ROSALINDE.

Je n’en doute pas ; mais j’espère que tu n’as pas nommé Célia à cette fille ? Allons ! marche devant,

TOUCHARD.

Je crains de ne pas retrouver le chemin de cette masure ! Allons !… Audrey ! venez ici, Audrey ! Conduisez-nous chez votre père. Marchez devant, je vous prie.

AUDREY, faisant la révérence.

Me voilà, messeigneurs !

Elle sort par la gauche ; Rosalinde et Touchard la suivent.



Scène V


AMIENS, JACQUES, quelques Serviteurs, occupés à enlever les restes du repas et les corbeilles.
JACQUES, bas, à Amiens. Ils descendent le théâtre en causant.

Oui, elle a fait cette équipée romanesque de suivre sa cousine, et nul pouvoir humain n’eût pu l’on dissuader.

AMIENS.

Eh ! dites-moi, Célia est-elle aussi belle que Rosalinde ?

JACQUES.

Que me demandez vous là ? Que m’importe à moi ? Ce que je puis vous dire, c’est que la moindre gardeuse d’oies aurait montré plus de sens.

AMIENS.

Il est vrai qu’en venant trouver notre duc, elle l’expose à mille périls, et attire sur lui de nouvelles persécutions. Ne le lui avez-vous point remontré ?