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JACQUES.

Vous, fort bien ; mais elle ?… Qu’elle me commande tout de suite de lever une armée pour la défendre !

CÉLIA.

Oh ! vous avez peur, brave chevalier ?

JACQUES.

De vous, certes.

CÉLIA.

Enfin, voilà quelque chose qui, de sa part, peut passer pour galant !

JACQUES.

Oh ! ne le prenez pas ainsi, je vous prie !

CÉLIA, à Touchard.

Eh bien, maître Pierre, mon pauvre fou, veux-tu me suivre, toi ?

TOUCHARD.

Oui, si vous me promettez qu’une fois dans le désert, je ne serai plus obligé de vous faire rire ;

CÉLIA.

Soit ! (À Jacques.) Vous le voyez, ce bouffon-là, qui ne vaut pas grand’chose, a plus de cœur que vous ! et, puisque vous refusez, on se passera de votre compagnie. Viens, Rosalinde ; mon parti est pris, mon cœur ne faiblira pas ; Dieu, qui bénit notre amitié, protégera notre fuite (regardant Jacques), et ceux qui voudraient te faire douter de moi apprendront à me connaître.

Elle sort avec Rosalinde par le fond.




Scène XII


TOUCHARD, JACQUES.


TOUCHARD.

Or donc, je ne suis plus bouffon et je vas vivre en gentilhomme ! Fait-on tant soit peu de bonne chère dans la forêt des Ardennes ? Les poulardes y sont-elles grasses ? les vins y