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Scène III


JACQUES, ADAM, ROLAND.
Jacques est en dehors de l’enceinte ; il s’est appuyé sur la barrière. Roland

s’est assis, pensif, sur les marches de l’estrade. Adam, au milieu, suit des

yeux la sortie d’Olivier.


JACQUES, à Adam.

Dites-moi, mon ami, — je suis un étranger, — cette place palissadée et garnie de bancs, c’est une arène pour quelque joute ?

ADAM.

Oui, monsieur. C’est ici que le fameux Charles, lutteur de Son Altesse, doit se mesurer tout à l’heure contre quiconque osera le défier.

Il salue Jacques et se rapproche de Roland.
ROLAND, à Adam.

Le fameux Charles, dis-tu ?

JACQUES.

Alors, ce jeune homme assis là, et cet autre qui vient de sortir par ici, sont de vigoureux rustauds adonnés à la grossière profession de lutteurs ?

Roland se lève avec vivacité.
ADAM, bas, à Roland.

Ne vous faites pas connaître… si c’était quelque espion…

JACQUES, s’approchant.

Je me disais bien, en effet, — quoique celui-ci… (il désigne Roland) ait quelque fierté dans les yeux, — que ces drôles ne faisaient qu’essayer leurs poings en attendant l’heure de se donner en spectacle aux désœuvrés de la cour.

ROLAND, irrité, allant à Jacques, qui entre dans l’enceinte.

Monsieur…

ADAM.

Attendez ! ce gentilhomme… Laisse-moi lui parler. (À Jacques, montrant Roland.) Il est le fils de…