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ROLAND.

Je le lâcherai quand je voudrai : il faut qu’il m’entende ; car c’est au nom de sire Roland des Bois, notre père, que je lui veux reprocher sa félonie. (À Olivier, le secouant.) Qu’as-tu fait de la somme qu’il t’avait confiée pour me donner une bonne éducation ? Tu m’as élevé comme un rustre, tant pis pour toi ! Tu as voulu m’avilir, tu m’as refusé les nobles exercices du corps et de l’esprit qui conviennent à un gentilhomme… Rends-moi ma chétive part d’héritage que retiennent tes mains sordides, et j’oublierai tes outrages ; j’irai chercher fortune ailleurs !

OLIVIER.

Eh ! qu’en feriez-vous, de votre argent ? Vous le dépenseriez en un jour, et vous iriez ensuite mendier sur les chemins… Laissez-moi, je vous prie… vous aurez ce que vous demandez !… Lâchez-moi !

ROLAND, le lâchant.

Allez ! je ne vous veux point de mal. Faites-moi libre, je ne demande rien de plus !

OLIVIER.

C’est bien. On y songera. Retournez à la maison. (À Adam, qui lui remet le fouet qu’il a ramassé.) Et toi, suis-le, vieux chien,

ADAM.

Vieux chien ! H est vrai que j’ai perdu mes dents à votre service ! Votre père — Dieu ait son âme ! — ne m’eût pas dit un pareil mot !

OLIVIER, haussant les épaules.

Silence ! et que je ne vous retrouve pas ici. Il sort par le fond, à droite, derrière l’estrade.

ADAM, à Roland.

Eh bien, à présent, vous pleurez ?