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cruautés, et, d’où, après m’avoir attaché aux colonnes de son lit, il se repaissait, l’infâme ! des larmes d’un malheureux enfant.

MARCASSE.

N’y pensez plus, vous allez être heureux.

BERNARD.

Qui sait ? La justice du ciel est-elle enfin satisfaite ? suis-je assez purifié et digne de pardon ?

MARCASSE.

Oui ! oui !

BERNARD.

Ah ! si cela est, c’est à toi que je le dois, Marcasse, à toi qui m’as suivi en Amérique pour me parler d’elle, à toi qui m’as fait comprendre le dévouement par la seule éloquence de ton propre exemple !

Il lui serre la main.




Scène III


MARCASSE, BERNARD, TOURNY.


Tourny apporte du vin et quelques plats et ustensiles dans une corbeille qu’il pose sur la table.

TOURNY.

Pardon, excuse, not’maître, si je vous ai fait attendre, c’est ma mère qui est plus malade. Elle vient de tomber en faiblesse pour s’être fâchée après moi, parce que je vous ai amené ici.

MARCASSE.

Pourquoi ?

TOURNY.

Oh ! dame ! qui sait ? la tête s’en va ! Il y a trois jours qu’elle vient rebâter à nuitée dans c’te chambre et qu’elle n’y veut plus souffrir personne ! avec ça que le mariage de la demoiselle lui embrouille les idées.