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BERNARD.

Soyez maudite si vous manquez à ce serment-là !

Cris au dehors.
EDMÉE.

Écoutez, écoutez ces cris !

BERNARD, écoutant.

Cela, c’est le cri de victoire des Mauprat. Ils triomphent ! Eh bien, ils n’ont plus besoin de moi !

EDMÉE.

Ils vont venir… Grand Dieu ! Bernard, partons.

BERNARD.

Allons ! pendu ici, pendu là-bas, que ma destinée s’accomplisse !

Ils descendent les marches du souterrain.



DEUXIÈME TABLEAU


À LA TOUR GAZEAU


Intérieur d’une tour octogone ruinée et cependant fermée et couverte. Les murs sont nus et délabrés, mais sans brèches ni fissures. Au fond, au milieu, une porte cintrée, assez grande, fermée de battants formés d’ais grossiers, mais solidement reliés par des tiges d’arbres qui ont encore leur écorce et qui sont cloués en travers. Cette porte se ferme par une traverse en bois, qui est encore une sorte de bûche. À droite du spectateur, sur le pan coupé qui relie le fond au pan de droite, s’ouvre une voûte qui donne entrée à une pièce sombre qui sert d’étable, et où l’on voit des feuilles et des herbes sèches. Une simple barrière basse, à claire-voie, formée de branches entrelacées, ferme cette pièce. Sur le pan qui relie le fond au pan gauche, est placée une échelle grossière qui s’appuie à une fenêtre assez élevée au-dessus du sol de la tour. Cette fenêtre bordée de broussailles, sans vitres ni châssis, est d’architecture moyen âge. Les meneaux sont brisés en partie. Sur le pan de gauche, une antique cheminée à plein cintre où brûle un feu de broussailles ; un tas d’autres broussailles est posé à côté. Le mobilier se compose de souches de bois brut, servant