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ma tête et sur mon cœur. Vous allez venir avec moi qui réponds de vous conduire à mon père et de vous réconcilier avec la société, avec moi qui vous aimerai comme un frère, et qui mourrai ici plutôt que de vous y laisser.

BERNARD.

Comme un frère ? Oh ! grand merci, je ne veux point de cette amitié-là !… Allez-vous-en donc, fille que vous êtes, et n’allumez pas la rage dans mon sang ! Ne voyez-vous pas que ce que je fais là est au-dessus de mes forces ?… Tenez, vous avez trop tardé… je n’ai plus ma tête ! Il me semble que l’odeur du sang et de la poudre montent jusqu’ici.

Il referme la trappe et se place dessus.
EDMÉE, effrayée.

Que faites-vous ?

BERNARD.

Non, non ! vous ne partirez pas ! nous mourrons ensemble, ici, ou bien… vous me ferez un serment !

EDMÉE.

Oui, parlez !

BERNARD.

Jurez de n’être jamais qu’à moi. À ce prix, je peux sacrifier le présent à l’avenir, je peux vous préférer à mon honneur. Je peux vous respecter et vous suivre ! autrement… malheur à moi ! malheur à vous !

EDMÉE.

Eh bien, Bernard, je vous fais ce serment !… Je vous engage ma parole de n’appartenir jamais à un autre que vous.

BERNARD.

Sur quoi jurez-vous ?

EDMÉE.

Sur mon salut éternel.

BERNARD, secouant la tête.

Sur quoi encore ?

EDMÉE.

Sur l’honneur de ma mère.