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BERNARD.

Votre père ? qui donc, votre père ?

EDMÉE.

Qui ? Le chevalier Hubert de Mauprat, votre grand-oncle.

BERNARD, se découvrant instinctivement.

Vous êtes Edmée de Mauprat ? Non ! vous mentez !… Edmée de Mauprat ne fût pas venue ici ! ou bien… Après tout, qu’est-ce que ça me fait, à moi, votre père et vous ? Je ne vous connais pas, vous rougissez de nous… Eh bien, tant pis pour vous, ma belle cousine !

EDMÉE.

Tant pis pour moi ? Vous ne comptez donc pas me protéger, ici ?

BERNARD.

Vous demandez protection à un être que vous méprisez ? Les femmes sont lâches !

EDMÉE.

Lâche vous-même, qui ne sentez pas que vous devez secours et respect à votre parente.

BERNARD.

Si vous êtes fière, j’aime mieux ça ! (On entend une décharge de mousqueterie.) Mais que diable est-ce là ?

EDMÉE.

On se bat ? On vous attaque peut-être ?…

BERNARD.

Vous l’espérez ? Non ! c’est une plaisanterie de messieurs mes oncles, qui veulent savoir si je leur céderai la place auprès de vous ! (On entend la coulevrine.) Oh ! oh ! la coulevrine de Jean le Tors ?… Est-ce qu’il y aurait tout de bon quelque chose ?

Il va vers la fenêtre.
EDMÉE.

C’est mon père qui vient me chercher !… Oh ! je suis sauvée !