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LUCIE, bas.

Mais, moi, j’avais caché le meilleur ! Vous en trouverez dans l’office.

Daniel sort, elle le suit jusqu’à la porte vitrée et descend à gauche.
ADRIEN.

Voilà un potage excellent. Est-ce que c’est vous, mademoiselle Lucie, qui avez ces talents… estimables ?

LUCIE, à Stéphens, qui lui prend et lui baise convulsivement la main au moment où elle lui change son assiette.

Quoi donc, monsieur, que voulez-vous ?

ADRIEN.

Stéphens ! je vous en prie ! C’est un badinage, Lucie : une méprise ! Mon ami est fort distrait.

DANIEL, apportant du vin à Lucie, inquiet et regardant Stéphens.

Qu’est-ce que c’est ?

LUCIE.

Je ne sais pas, je ne comprends pas.

Elle remonte à gauche.
DANIEL, à part, regardant Stéphens, qui des yeux dévore Lucie à sa manière.

Voilà un Américain !… Oui, oui, regarde-la, je te regarde aussi, sois tranquille !

ADRIEN, qui mange avec appétit, et que Lucie sert avec empressement.

Tout cela est fort bon, Lucie, et servi avec une propreté charmante.

STÉPHENS.

Dites une grâce enchanteresse… Comme vous mangez, vous ! Moi, je n’ai plus faim ! Je… Oh !…

Il soupire et mange.
DANIEL, retirant Lucie du regard de Stéphens et lui parlant sur le devant du théâtre.

Ah çà ! dites-moi donc, est-ce que vous devez servir comme ça des jeunes gens,… vous qui avez toujours mangé à la table de M. Desvignes ?…