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vous respecte comme vous le méritez ; je vous confie donc le soin de calmer les inquiétudes de mon père… et celui de mettre à l’abri du reproche le souvenir d’un malheureux qui n’a pas su se faire aimer.

JULIETTE.

Herman !… (Frantz fait un mouvement pour la faire taire.) Je vous aime !

FRANTZ.

Taisez-vous !

HERMAN.

Oh ! mon Dieu !

JULIETTE, avec enthousiasme, à Frantz.

Ne craignez rien ! (À Herman.) Je vous aime d’une amitié sainte que ma mère elle-même ne voudra pas combattre dans mon cœur en apprenant à vous connaître. Oh ! je veux lui dire tout ! et elle aussi vous bénira en secret !… Oubliez un rêve qui ne peut se réaliser, mais gardez, pour revenir ici quand nous n’y serons plus, une certitude profonde : c’est que vous avez en moi une sœur qui a foi en vous, et qui priera pour vous tous les jours de sa vie. Adieu, Herman ! adieu pour toujours ! mais que mon image reste en vous, pure comme cette fleur (elle lui donne une fleur qu’elle a gardée dans sa main), douce comme le parfum d’un souvenir béni !

HERMAN, recevant la fleur à genoux.

Juliette ! ô Juliette !

FRANTZ, entraînant Juliette.

M. Keller ! Allons, venez ! venez !

Ils sortent par le fond.




Scène III


HERMAN, KELLER.


Herman, ivre de joie, baise la fleur et la cache dans son sein. Keller, en entrant, regarde Juliette s’en aller.


KELLER.

Ah ! elle était là ? Alors, tu ne t’en va plus ?