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mon père. Mais que ferai-je donc aujourd’hui pour vous aider à passer le temps ? Allons voir la forêts que je ne connais pas encore ; je prendrai mon fusil…

KELLER.

Oh ! la promenade, j’en ai assez ! Ce grand air m’étourdit. Je ne suis pas habitué à vivre en plein vent, comme un pommier, moi ! Tiens ! je vas fumer une autre pipe ; sors, si tu veux.

HERMAN, qui a été au fond du théâtre et qui regarde dans la galerie.

Ah ! tenez, voilà qui vous distraira peut-être : une visite, une figure agréable.




Scène III


Les Mêmes, FAVILLA, en habit noir, culotte de soie, souliers à boucles, cheveux sans poudre, la canne à la main ; il entre comme chez lui, le chapeau sur la tête et sans voir personne ; il est pensif et comme absorbé dans une mélancolie douce. Il est propre et soigné.


KELLER, se levant pour le saluer.

Monsieur,… je… (Favilla ne fait pas attention à lui et va déranger sur la table la pile de livres qu’Herman vient de ranger.) Monsieur, vous…

FAVILLA va au grand fauteuil et regarde le vase de Chine ; se parlant à lui-même.

Plus de fleurs !

KELLER.

Monsieur, que désirez-vous ?

FAVILLA, en se retournant, voit Herman qui s’est mis entre son père et lui.

Ah ! le nouveau bibliothécaire, sans doute. Pardon, monsieur, je ne vous voyais pas. (Il ôte son chapeau.) Vous vous portez bien ?

HERMAN, souriant.

Parfaitement bien, monsieur ; et vous aussi ?