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FRANTZ.

J’attendrai huit jours, monsieur…

Il salue et sort. Herman se lève pour lui rendre son salut. Keller ne se dérange pas.




Scène II


KELLER, HERMAN.


KELLER.

Ces vieux domestiques de grande maison, ça vous a un orgueil…

HERMAN.

Celui-ci a une réputation et un air de probité…

KELLER.

Oui ; mais il faut voir, il faut voir ! Ah çà ! c’est donc bien précieux, tous ces vieux bouquins ?

HERMAN.

Très-précieux, mon père, et très-intéressant.

KELLER.

Que de livres ! que de livres ! Que diable peut-on faire de tant de livres ?

HERMAN.

Ah ! c’est surtout une rare collection musicale, que celle du vieux baron.

KELLER.

Dis donc du jeune baron, Herman ! puisque tout cela est à toi, la bibliothèque aussi bien que le château, le château aussi bien que les terres, et les terres aussi bien que la baronnie.

HERMAN.

Mais non, tout cela est à vous, mon père.

KELLER.

Oh ! les livres, je te les donne, tout de suite ; quant à l’argent, ce qui est au père est au fils un jour ou l’autre… et, quant au titre… ça, j’avoue que ça me flatte un peu, à cause