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généreux, Flaminio ! Je veux épouser cet homme-là… Ne me perdez pas !

FLAMINIO.

Vous êtes franche, madame ; vous avez raison, soyez tranquille !

GÉRARD, s’approchant de lui ; il tient des pistolets Flobert…

Voilà vos armes ; commencez-vous ?

FLAMINIO.

Le but ?

KOLOGRIGO.

Ah ! tenez ! si vous voulez… J’ai lu dans M. Dumas… (Tirant des cartes de sa poche.) J’ai toujours ça sur moi, à présent, et c’est quelque chose de plus difficile encore : ce n’est pas un trois, c’est un dix de carreau dont il s’agit de percer deux marques, celles du milieu seulement. En voilà plusieurs que j’ai réussies, voyez !…

LE DUC, regardant les cartes.

Diantre !

FLAMINIO, regardant et touchant les cartes.

Ah ! vous avez fait des progrès, monsieur ! (À Joseph.) Va placer…

Joseph entre dans le tir pour placer le but.
KOLOGRIGO, à Flaminio.

Et vous,… vous vous êtes sans doute exercé…

FLAMINIO.

Nullement, je ne crois qu’à l’inspiration !

LE DUC, inquiet.

Diable ! c’est comme sur les planches… il disait ça quand il ne savait pas son rôle !

KOLOGRIGO.

Je commence. (Il se place, prend un pistolet amorcé que lui présente Joseph, et tire d’un ton d’assurance.) Mouche !

FLAMINIO.

Bravo !

LE DUC, à part.

Diable !

Kologrigo reçoit de Joseph un second pistolet, tire et reste stupéfait.