Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/197

Cette page n’a pas encore été corrigée

FLAMINIO.

Oh ! celui-là… c’est un souvenir honorable ! On eût pu le décerner à Scipion de vertueuse mémoire.

SARAH.

Ah ! c’est la petite fille des montagnes ? Vous y tenez beaucoup, à son souvenir ? Si je le jetais par la fenêtre ?

BARBARA.

Oh no ! il serait cause d’une rassemblement.

SARAH, avec une gaieté fébrile.

Et ils sont défendus !

Elle essaye de briser l’instrument.
FLAMINIO.

Vos petites mains n’ont pas la force. Donnez-moi donc ça.

Il le prend, le brise et le jette dans un coin.
SARAH.

Vous n’y avez pas regret ?

FLAMINIO.

Je me briserais de même s’il ne fallait que cela pour retrouver votre vrai sourire.

SARAH, lui tendant les mains.

Pardonnez-moi, je suis folle !

FLAMINIO, lui baisant les mains.

Enfin !

SARAH.

Mais où étiez-vous donc ?

FLAMINIO.

Avec Gérard, qui vous dira pourquoi nous…

SARAH, s’asseyant sur le canapé.

Oh ! que Gérard ne sache rien de ma jalousie ! j’en suis honteuse, allez ! je sens bien que je vous irrite.

FLAMINIO.

M’irriter ! Vous vous êtes quelquefois aperçue de mon dépit ?

SARAH.

Non ! vous êtes la patience même ! mais je vous afflige. Oh ! oui, je vous fais bien du mal !