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LA PRINCESSE, demi-haut

Le duc a plus besoin de ma table que je n’ai besoin de sa discrétion.

LE DUC, à part. Il a entendu.

Hem ! c’est selon. Miss Barbara aussi a un bon cuisinier.

Il se rapproche tout à fait.
LA PRINCESSE, à Flaminio.

Enfin, vous allez partir aujourd’hui, dans une heure, je le veux.

LE DUC.

C’est donc décidé ? il est engagé ?

LA PRINCESSE.

Et fort cher, j’ai répondu de lui. Je lui fais une très-belle position, et il hésite !

LE DUC.

Il a tort ! mais que… (Bas, à la princesse.) Il n’a peut-être pas de quoi faire le voyage.

LA PRINCESSE.

N’est-ce que cela ? Il voyagera dans une de mes voitures.

FLAMINIO.

Pardon, signera, c’est trop de bontés, mais…

LA PRINCESSE.

Mais quoi ? Ah ! oui, votre fierté ! je sais ça. Mais… attendez ! Oui, tenez, vous voyagerez avec un homme de mes amis, pas très-amusant, mais très-dilettante, un étranger qui part justement aujourd’hui pour Venise et qui se fera un plaisir de m’obliger, le comte Démétrius de Kologrigo.

LE DUC, bondissant.

Hein ? comment avez-vous dit ? Le Kolog… Il est aussi de vos amis, celui-là ?

LA PRINCESSE.

Eh bien ? Ah ! j’oubliais ! votre procès, votre ennemi !

Elle va en riant vers l’autre groupe.
LE DUC, à Flaminio.

Tu ne vas pas reflamber pour cette femme-là, j’espère ?