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Vous êtes mille fois plus artiste que toutes ces cigales de salon !

Il baisse la voix en désignant la princesse, puis passe à gauche, derrière le canapé.
LA PRINCESSE, à Flaminio.

Ah çà ! que faites-vous donc ici ?

FLAMINIO.

J’arrive, Excellence, et je me promettais d’aller aujourd’hui remercier Votre Seigneurie des lettres qu’elle a daigné me faire écrire ; mais… je ne me sens pas de force à débuter sur une scène de premier ordre, je n’ai pas fait les études suffisantes, et ma voix elle-même… Je viens d’être gravement malade.

LA PRINCESSE.

Ah bah ! vous avez perdu votre voix ?

BARBARA.

Oh no ! Il a été malade beaucoup, mais le voix de lui, il est le plious beau sur la terre !

LE DUC.

Pardié ! j’ai toujours dit à ce garçon-là qu’il avait cent mille livres de rente dans le gosier !

LA PRINCESSE, railleuse.

Tiens ! c’est vrai ! le duc a été… à même d’en juger.

On se lève.
LE DUC.

Oui ! j’ai été impresario… ambulant, très-ambulant, je ne m’en cache pas. Je peux dire la cause et l’origine de toutes mes connaissances, moi ! (À part.) Attrape ça ! Le duc se rapproche de la princesse et de Flaminio.

LA PRINCESSE, à Flaminio, continuant une conversation à voix basse, et d’un ton de dépit.

Si vous êtes l’ami de cette Anglaise, je vous abandonne.

FLAMINIO.

De grâce, madame, plus bas !… le duc…