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à tout… Ceci est encore une théorie sans application ! et il suffit, dit-on, d’un habit… qui va… à peu près à celui qui le porte, pour leur paraître agréable et distingué. Qu’en dites-vous ?

FLAMINIO.

À quel propos ?… Mesdames, je vous demande pardon pour mon ami ; je crois qu’il est un peu troublé par cet excellent vin d’Alicante. Ses idées ne tiennent plus ; mais on pourrait, en suivant ses divagations, lui dire qu’en fait d’esprit, ce n’est pas toujours l’habit qui fait l’homme, et qu’en fait de grâce, c’est quelquefois l’homme qui fait l’habit.

Les deux dames remontent.
GÉRARD, à Flaminio, le prenant à part.

C’est assez, la plaisanterie va trop loin, et je respecte trop les femmes que j’accompagne pour la laisser durer.

FLAMINIO.

Eh bien, comment vous en tirerez-vous ? Ça vous regarde.

GÉRARD.

Je vous prie de prendre congé. Esclave de ma parole, je ne vous trahirai pas. Faites une belle sortie. Gardez les habits et allez-vous-en.

FLAMINIO.

Non pas, s’il vous plaît. Je ne garde rien, et je reste.

GÉRARD.

Alors, je vais vous chasser.

FLAMINIO.

Comment ça ?

GÉRARD.

En vous cherchant querelle.

FLAMINIO.

Tant pis pour vous, car je vous tuerai.

GÉRARD.

Ah ! vous vous battez, vous ?

FLAMINIO.

Et très-bien ! comme tout ce que je me donne la peine de faire.