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SARAH, bas, à Gérard.

Il est vif !

BARBARA, à qui Flaminio a aussi baisé la main. Oh ! il est bien, très-bien !

GÉRARD.

Dame ! vous voyez ; il est tout effusion, tout reconnaissance… et tout appétit.

FLAMINIO.

Ah ! depuis que j’explore cette admirable région… alpestre… mes guides n’ont pu me procurer qu’une alimentation fort champêtre : le régime lacté est sain, mais on s’en lasse. Aussi ferai-je honneur à des mets plus substantiels… en d’autres termes, au pâté de gibier et à l’agréable compagnie. (Bas, à Gérard, qui rit sous cape.) Dites donc, ça m’ennuie de faire le pédant !

GÉRARD.

Bah ! allez toujours ; ça va très-bien. (Haut.) Dînons donc vite, puisque nous avons un convive si bien dispose, (ils s’asseyent pour manger, qui çà, qui là, selon la disposition et les accidents du terrain. Le groom a servi les provisions et continue à servir avec Rita. Gérard à Sarah, en la servant, haut.) L’Italien est plus Sensuel que spiritualiste. C’est là son organisation, parlant sa valeur réelle.

FLAMINIO, dévorant.

Vous dites là, mon cher, une banalité… paradoxale, comme toutes les banalités ! L’Italien, ne vous en déplaise, est un être privilégié, parce qu’il est complet. Je n’admets pas vos distinctions métaphysiques…

SARAH.

Oh ! la métaphysique… (À Barbara qui fait Oh !) Pardon, chère ! mais je l’ai en horreur… à la campagne !

FLAMINIO.

N’est-ce pas, signora ? J’étais sûr… (Rita lui pousse l’épaule on le servant, il n’y fait pas la moindre attention) d’avoir l’assentiment de la beauté… c’est-à-dire de la divinité qui sait tout ! L’âme et le corps ! vaine subtilité. Que feraient-ils l’un sans