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BARBARA, triomphante, montrant un panier.

Doux carpes, d’une coup de fiousil !

GÉRARD.

Douze ?

SARAH.

Non, deux !

BARBARA, donnant le panier à Rita.

Voilà ! le habitante du chalette, il aidera nous.

SARAH, assis à gauche.

Non, viens ici, petite. Je l’ai prise en amitié, et je veux encore causer avec toi. Voyez donc, Gérard, comme elle est jolie ! Elle s’appelle Rita, et elle n’a que quinze ans. Elle est artiste et bergère. Elle danse très-joliment à la manière de son pays, et, avec ça, elle est d’une naïveté charmante !

GÉRARD, préoccupé.

Peut-être.

SARAH.

Comment, peut-être ? Vous allez voir. Tu dis donc, Rita, que tu es déjà fiancée ?

RITA.

Oui, madame ; du moins, je crois bien que je suis aimée.

SARAH.

Il n’y a toujours pas longtemps ?

RITA.

Il y a bien quinze jours.

GÉRARD.

Et ça durera ?

RITA.

Dame ! comme ça doit durer : toute la vie,

SARAH.

Ah ! vous voyez ! la vérité sort de la bouche des enfants.

GÉRARD, à Rita.

Vous faites bien, mon enfant, d’enseigner à madame comment on doit aimer, car je vous assure qu’elle ne s’en doute pas du tout.

RITA.

Ah bah ! vous badinez ! Vous êtes son mari, je gage ?