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LE CHEVALIER, à M. de la Marche.

Quel ordre lui donnez-vous ?

M. DE LA MARCHE.

Dans un instant, vous allez le savoir. Je ne mets pas en doute la bonne foi de ces deux hommes ; mais leur témoignage porte le caractère de l’exaltation ou de la crédulité.

LE CHEVALIER.

Ainsi, vous voulez que je renonce à ma dernière espérance ?

M. DE LA MARCHE.

Écoutez moi, monsieur le chevalier ; ma conduite ici est fort sérieuse ; vous avez été témoin de mes efforts pour saisir la vérité ; mais ne vous faites point d’illusions, la cause est perdue d’avance.

LE CHEVALIER, accablé.

Mon Dieu !

M. DE LA MARCHE.

Votre douleur, autant que la considération de votre dignité, m’a touché. On m’accusait de haine et de vengeance, j’ai à cœur de mériter plus d’estime et de prouver mes vrais sentiments. Bernard est perdu ; il faut le soustraire à la honte des débats publics, aux tortures d’une enquête, à une sentence de mort peut-être !

LE CHEVALIER.

Mais comment ?

M. DE LA MARCHE.

Comme j’ai craint que vos prières n’eussent pas suffi pour le décider, j’ai songé à vaincre sa résistance. (À Patience qui rentre.) Eh bien, la réponse à ma lettre ?

PATIENCE.

La personne vous l’apporte elle-même.

M. DE LA MARCHE, au chevalier.

Il n’y a pas de temps à perdre… Qu’il consente à fuir au plus tôt ; je m’éloigne pour en faciliter les moyens.