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PATIENCE.

J’irai d’abord pour l’avertir, de peur qu’elle ne soit trop saisie de joie…

BERNARD, avec amertume.

De joie !…

MARCASSE, bas, à Patience.

Qu’est-ce qu’il y a ?

PATIENCE, bas.

C’est que… justement… M. de la Marche les a escortés dans cette visite.

MARCASSE, de même.

Est-ce que… ?

PATIENCE, de même.

Non, non, elle ne l’aime pas, va ; mais, comme je vois que Bernard est toujours inquiet de ça… l’autre qui lui en veut… une querelle vient si vite…

MARCASSE.

Oui, allons-y ! (À Bernard, qui les a observés avec inquiétude.) Restez là, mon capitaine, et soyez calme. Vous me l’avez promis.

Il sort avec Patience.




Scène VIII


BERNARD, puis JEAN DE MAUPRAT


BERNARD.

Calme !… quand elle approche, quand je vais la voir… Dieu de bonté ! si elle était libre, je saurais si bien me faire aimer, à présent ! (Il ouvre la fenêtre du fond. On voit une plate-forme dégradée et des remises au fond.) Elle va venir… Non, pas encore… Ah ! ne pas oser courir… Pourquoi m’en ont-ils empêché ? La voir… mon Dieu ! la voir et mourir !… J’entends… (Il va à la fenêtre de gauche.) C’est elle ! Ah ! il fait sombre… Mais je reconnais sa voix… À qui donc parle-t-elle ? quel est ce cavalier qui escorte la voiture ? C’est lui !… oui, oui, c’est