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n’assistera pas au mariage de Victorine, lui qui s’en faisait une fête ?

VANDERKE.

Pardonnez-moi de vous causer ce chagrin, mais il est des affaires où l’honneur est engagé.

SOPHIE, stupéfaite.

Mon frère part ?

Victorine est pétrifiée.
ALEXIS.

Oui, ma chère sœur… oui, ma bonne mère, je pars. Mon père le désire, et je ne dois rien regretter quand j’ai le bonheur de pouvoir lui être utile.

MADAME VANDERKE.

Allons, viens donc m’embrasser ! Tu es un bon fils !

SOPHIE.

Mais tu ne resteras pas longtemps absent ?

VANDERKE.

Il restera peut-être deux mois.

VICTORINE.

Deux mois !

ALEXIS, voyant Antoine qui entre, portant une valise, le manteau et le chapeau d’Alexis.

Tout est prêt, mon père : vous n’avez plus rien à m’ordonner ?

VANDERKE.

Vous vous arrêterez un jour à Beauvais chez M. Surmont, qui vous renseignera sur l’affaire dont je vous ai parlé, et, s’il le faut, vous m’enverrez un exprès, un homme sûr.

ALEXIS.

Adieu, mon père ! (Il se jette dans ses bras et va ensuite aux autres.) Ma bonne mère !… ma chère Sophie !…

MADAME VANDERKE.

Nous te suivons jusqu’à ta chaise de poste.

ALEXIS.

Eh bien, Victorine, tu ne me dis rien, toi ? Est-ce que tu