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ble que je vous vois, en me voyant moi-même avec cette montre-là !

Elle saute de joie.
ALEXIS.

Voilà donc que tu ris, à présent ! Allons, je suis bien content aussi de t’avoir rendu la gaieté !



Scène XIV

ANTOINE, FULGENCE, ALEXIS, VICTORINE.
ANTOINE, entrant par la droite avec Fulgence, qui va droit au pupitre.

De la gaieté ?… À la bonne heure, Victorine !

VICTORINE.

Voyez donc, mon papa ! voyez donc, Fulgence ! la belle montre que M. Alexis vient de me donner.

Fulgence tressaille.
ANTOINE.

On te gâte, on te rendra vaine. Vous avez tort, monsieur Vanderke.

ALEXIS.

Ne me gronde pas. J’ai tant de plaisir à la voir rire et sauter ! Allons, on nous attend tous quatre pour déjeuner en famille : venez-vous ?

VICTORINE.

Oh ! comme je vas faire rire madame, avec ma montre ! Je la ferai sonner tous les quarts d’heure, toutes les minutes, jusqu’à ce qu’elle me dise : « Victorine, tu me romps la tête. »

ALEXIS.

Veux-tu me donner le bras ?

VICTORINE.

Oui, oui ; mais je ne veux pas passer avant mon papa.

ANTOINE.

Les dames passent toujours les premières !