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REINE.

J’y cours ! (À part.) Mon Dieu ! faites que je le voie encore !

Elle sort.



Scène VIII


NOËL, PIERRE.


NOËL, au pressoir.

On m’a dit de faire attention au cuvier… Ma foi, oui ! il déborde !

PIERRE, qui a suivi Reine jusqu’à la porte, s’arrête. — À part.

Il faut pourtant que je sache pourquoi ma sœur me trompait ! (Il va au pressoir, où il aide Noël à retirer le cuvier plein et à en mettre un autre. Ils parlent tout en agissant.) Noël, dis-moi donc !… pourquoi Suzanne renonce-t-elle à toi si facilement ?

NOËL.

Tiens ! ça dure encore ? Je croyais que Valentin t’avait dit…

PIERRE.

Quoi ? qu’est-ce que Valentin aurait dû me dire ? Tu le sais, toi. Il faut que tu le dises.

NOËL, fâché.

Il faut ! il faut ! D’abord, moi, j’aime pas à être commandé par les hommes !

PIERRE.

Oui, il le faut ! je le répète.

NOËL, posant le cuvier, se grattant l’oreille avec impatience, et descendant sur le devant. — À part.

Si je parle… elle dira que je suis un bavard ! Si je me rebiffe… que je suis un querelleur ! Jolie position !… (Haut.) Pierre ! tu as plus d’esprit et de savoir que moi, c’est connu ; ça m’est égal !… J’ai de quoi me consoler !… Mais tu n’es peut-être pas plus fort, et, si je me fâchais…

PIERRE.

Eh bien ?