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NOËL, souriant.

Le fait est qu’il n’y en a guère où se prendre !

MAÎTRE VALENTIN.

Oui ; mais, s’il n’y a rien là-dessus, il a quelque chose là dedans, c’est pas comme vous ! Oui, oui, regardez-moi ça : c’est vieux, c’est chauve, c’est têtu ; mais ça ne craint personne, entendez-vous !

SUZANNE, qui est sortie un instant, à Noël, en se plaçant entre eux.

Eh quoi ! voilà encore que vous vous disputez ? C’est bien le moment !

NOËL.

C’est lui qui…

SUZANNE.

Non, c’est vous, toujours vous !

NOËL.

Ah bien, par exemple…

SUZANNE.

Courez jusqu’à la maison pour voir si elle est rentrée ; personne ne l’a vue par ici, ça m’inquiète. Noël va regarder au fond et disparaît un moment.

MAÎTRE VALENTIN.

Rentrée ? Elle était donc sortie, elle qui ne sort jamais seule ! Est-ce que votre père l’aurait mise tout de bon sur le pavé ? Une jeune fille comme ça, ce serait bien dur !

SUZANNE, qui rêve.

Ah ! j’y songe, Valentin l’aura prise chez vous pour donner le temps à mon père de se calmer. En ce cas, il a bien fait : c’était son devoir.

MAÎTRE VALENTIN.

Son devoir ! Une fille qui n’aura pas un sou ?… Ah bien, par exemple, je vas vous la mettre dehors, et un peu vite !

SUZANNE.

Et moi, je vas vous en empêcher !

NOËL, revenant du dehors.

La voilà, la voilà, avec votre père !