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vers le hangar.) Regardez-moi ça avant qu’on l’enlève ! Ça sera en place avant le coucher du soleil.

BIENVENU, redescendant avec tout le monde, solennellement.

Valentin père !… Valentin fils !… à partir de ce jour, je vous donne le titre d’amis.

PIERRE.

Oui ; mon père, c’est à eux seuls que vous devez cette victoire.

BIENVENU.

Je le sais, Pierre ! Je connais mon devoir… et, avant tout, je veux donner une preuve… une grande preuve de ma reconnaissance à de si braves gens. Tu le veux aussi, Pierre, car tu es grand, tu es mon fils ! — Écoutez donc, père Valentin, écoutez tous ! et apprenez à me connaître. Reine, je t’ai pardonné, je t’aime toujours, tu vas le voir ! Je veux que tu sois heureuse et que tu épouses celui qui te plaît.

NOËL.

Ah ! mais… moi, un petit moment ! dites donc !

BIENVENU.

Tais-toi ! tu n’as pas la parole !

NOËL.

Mais si !…

BIENVENU.

Mais non ! (Noël s’éloigne eu grommelant près du jardin.) Vous avez tous été bien simples, ce matin, de vous imaginer… Non ! ça n’avait pas le sens commun ! j’y songeais dans ma vigne… Je me disais : « C’est impossible ! ma filleule est une personne trop bien élevée pour convoiter le bien d’autrui… » et je vous dis ceci : « Voisin, c’est votre fils qu’elle aime ! »

MAÎTRE VALENTIN.

Ah ! vous croyez ?

VALENTIN, à Pierre, qui a tressailli.

Laisse donc dire ton père : ça l’amuse de rêver comme ça.

REINE, à Suzanne.

Ils me feront mourir !…