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NOËL.

Comme si je ne voyais pas que, depuis ce matin, vos doux yeux n’ont fait que verser des larmes !

REINE.

Qu’est-ce que ça vous fait ? Ça ne vous regarde pas.

NOËL.

Ah ! permettez ! si ! ça me regarde un peu, puisque j’en suis l’auteur.

REINE.

Vous ?

NOËL.

Vous ne voulez pas que je vous en parle ? Vous avez tort ! il faudrait mieux s’expliquer.

REINE.

Parlez donc, je saurai au moins de quoi il s’agit.

NOËL.

C’est ça ! causons ! (Il la fait asseoir sur le banc.) Voyez-vous ma belle amie… je ne vous en veux pas, moi ! C’est pas votre faute ! Dans ces histoires-là, c’est toujours la faute de ceusse qui ne sont pas la prudence même… qui laissent tomber par-ci, par-là une œillade sans penser à mal, un mot flatteur sans se méfier d’eusse !… La jeunesse s’y trompe, à votre âge…

REINE.

Eh bien, quoi donc ? qu’est qu’il y a ?

NOËL.

Il y a, il y a… Dame ! c’est toujours un plaisir, un honneur à tout le moins, qu’une jolie fille comme vous… car vous êtes jolie, et, quant à ça, ceusse qui diraient le contraire…

REINE, impatientée.

Merci ! après ?

NOËL.

Après… après… Écoutez donc, il ne faut pas vous fâcher, mais ça ne se peut pas ! la, vrai, ça ne se peut pas.