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nier… et d’un air… Oh ! j’en veux avoir le cœur net, par exemple !

Elle entre dans la maison.




Scène IV


NOËL et REINE, entrant par la porte du fond ; SUZANNE, cachée.


REINE, voulant reprendre à Noël son panier plein de raisins.

Mais laissez donc, Noël ! J’aurais bien eu la force de porter ça jusqu’à la maison. Merci ; adieu ! Elle tire de sa poche la cravate blanche de Valentin, la replie avec soin et la met dans l’intérieur de la maison de Valentin, par la croisée, qui est ouverte. Puis elle prend une cruche sur le seuil de la porte et va vers la maison de Bienvenu.

NOËL.

Attendez donc !… Ça devait être lourd pour vous, cette charge-là ! (Regardant le raisin.) Ah ! c’est du premier choix ! C’est pour la table du parrain ? Cueilli par vos petites menottes, il semblera meilleur… (il picote le raisin et fait la grimace) quand il sera mûr ! (À Reine, qui ne l’écoute pas.) Eh bien, qu’est-ce que vous faites donc là ?

REINE.

Rien, rien ! le père Valentin aime mieux l’eau de notre source. Je vas lui en chercher ! NOËL. Un bon petit cœur. C’est gentil, ça ! (Arrêtant Reine.) Voyons ! donnez-moi ça.

REINE.

Laissez, laissez, Noël ; je n’ai pas le temps !

NOËL.

Allons, Reine (il lui prend sa cruche), il ne faut pas être si farouche ! Nous avons à causer nous deusse !

REINE.

Nous deux ?