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ALEXIS.

Je n’en doute pas. (Jetant un coup d’œil sur le registre.) Ah ! tu m’as compté pas mal d’argent depuis deux mois ?

ANTOINE.

Je n’ai pas fermé le compte de celui-ci : j’en attends la fin.

ALEXIS.

Et mon père a-t-il vu ce registre ?

ANTOINE.

Il l’a vu le mois dernier. Tous les mois, je lui présente les comptes de sa maison.

ALEXIS.

Et il n’a rien désapprouvé ?

ANTOINE.

Non, monsieur.

ALEXIS.

S’il trouvait que je vais trop vite… tu me le dirais, Antoine ?

ANTOINE.

Lui ? Vous ne le connaissez guère !

ALEXIS.

Eh bien, et toi, si tu étais mécontent de moi, il faudrait me le dire.

ANTOINE.

Vous moquez-vous ?

ALEXIS.

Allons, tu veux me gâter aussi, toi ?

ANTOINE.

Eh bien, qui donc sera gâté ici, si ce n’est pas vous, je vous le demande ?

ALEXIS, appuyant sa main sur l’épaule d’Antoine.

Dire qu’il y a des êtres qui valent mille fois mieux que nous et qui se font un devoir de nous rendre heureux !… Avez-vous encore vos parents, monsieur Fulgence ?

FULGENCE.

Non, monsieur ; je les ai à peine connus.