Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/231

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE MAESTRO.

Dites son frère.

LE MARQUIS.

Non, son esclave !

FLORA, se levant de table avec colère.

De mieux en mieux ! le marquis a une puissance d’expansion vraiment remarquable. Est-ce qu’il est toujours comme ça ? C’est bon à savoir. C’est très-amusant !

LE MARQUIS, se levant et s’approchant de Flora.

Pourquoi donc, signora ? parce que je me suis exprimé devant vous en admirateur de la beauté ?

FLORA, à demi-voix.

Ne trouver que cela à louer dans une femme équivaut parfois à une injure.

LE MARQUIS, haut.

Ai-je dit cela, mon Dieu ? n’ai-je pas admiré aussi l’étendue de votre voix ?

CAMILLE, avec empressement.

N’est-ce pas, qu’elle a une voix magnifique ? Elle en a beaucoup plus que moi, cela est certain, et, quand elle voudra travailler un peu…

LE MARQUIS.

Ah ! il faudrait qu’elle eût l’amour de l’art, et elle s’en défend ! Mais il n’y a pas de crime à cela, on n’est pas forcé d’aimer la musique pour être une personne de mérite. Quand on a la bonté, le dévouement, la simplicité ! (À Flora.) Tenez, signora, si votre sœur n’avait pas son admirable talent, elle commanderait encore la tendresse et le respect par les qualités de son âme.

FLORA, bas, au marquis.

Vous les avez appréciées bien vite, ces qualités-là…

LE MARQUIS.

Comme j’ai apprécié les grâces de votre personne.

Pendant qu’ils causent ensemble, Nina et Camille rangent. Le maestro les aide en montrant de l’humeur chaque fois que Camille touche à quelque chose.