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COLOMBINE, bas, à Pascariel.

Mon Dieu ! qu’elle est obtuse, et que vous ferez des époux assortis !

PASCARIEL.

Taisez-vous, mauvaise langue ! (Ils entrent dans le bosquet. Isabelle s’assied d’un côté avec Colombine. Violette s’assied à l’autre extrémité, avec Pédrolino, couché à ses pieds fort à son aise. Pascariel passe derrière le banc et veut s’asseoir, de son côté, entre les deux groupes. — À Pédrolino, en passant près de lui.) Vous, est-ce la mode de se vautrer ainsi devant les dames ? Voilà des manières de galopin.

VIOLETTE.

Moi, monsieur, je permets ça à mes amis.

PASCARIEL, baissant la voix.

Vos amis ! oh ! s’il y a moyen d’en être !…

Il veut s’asseoir.
VIOLETTE, le poussant du coude et le faisant tomber derrière le banc.

Qu’est-ce que vous me chantez donc là, vous ! vous n’en avez jamais été.

PÉDROLINO.

Qu’est-ce qu’il te chantait donc ?

COLOMBINE, avec colère.

Chantez-le donc tout haut, maître Pascariel.

PASCARIEL.

Chanter, moi ? J’attendais qu’on me l’ordonnât. (À Violette.) J’ai la voix belle, et je m’accorde quelque talent.

ISABELLE.

La vérité est que ce garçon a le chant agréable. (À Pascariel.) Mon ami, servez-nous le régal de votre voix.

PASCARIEL prend une guitare derrière la statue et chante prétentieusement.
Air de Couder.

Al diavol vadi chi non ama,
Il mio placer è sol d’amar.