docteur, vous consentirez à nous accompagner à ce château ?
Moi ?… Non, le diable m’emporte !
Qui donc nous conseillera ?… Qui donc nous émouchera tous ces gens de loi et de chicane qui nous vont gruger ? Ah ! nous y mangerons bien le tout, nous deux, pauvres femmes qui n’entendons rien à tout ça ! (À Violette.) Prie-le donc aussi, toi ; te voilà comme une endormie !
Dame ! est-ce que j’ai le cœur de le tourmenter, ce pauvre cher homme, qui est si bon, si content dans sa petite campagne, et qui a tant besoin de se reposer !
À la bonne heure, vous ! vous parlez sagement.
Pour ça, c’est vrai, monsieur a tant de fatigue et de tintoin le long de l’année, que c’est pour le rendre imbécile ! En disant cela, il veut ranger la table sur laquelle le docteur a le coude appuyé, et il la tire au risque de le faire tomber.
Oh ! il n’y a pas de danger, il aura bien toujours de l’esprit pour quatre.
C’est égal, contrarier monsieur, c’est risquer de le rendre enragé !
Oh ! que non, il ne mangera jamais personne, lui !… Mais on ne doit point lui manger son temps et sa peine.
Cette fille a vraiment du bon ! (À part.) Si je m’en croyais ! (Haut.) Non, non, je suis toujours dupe de ma faiblesse, et, cette fois, on ne m’y prendra point… Allez, Marinette, faites vos paquets. (À Pédrolino.) Toi, tu vas atteler ma carriole ; je la leur prête, et elles partiront toutes deux à midi… Oui, oui,