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LE DOCTEUR.

Oui, vous avez gardé ce vieux coq à qui je vous avais ordonné l’an dernier de tordre le cou, et il m’a encore réveillé ce matin avant l’aube.

MARINETTE.

Ah ! monsieur ! un si bon coq !

LE DOCTEUR.

Ah ! s’il est bon… alors, vous m’en ferez un bouillon pour demain matin… C’est souverain pour la poitrine.

MARINETTE.

C’est comme monsieur voudra… Enfin, monsieur voit que j’ai bien tenu, en son absence, sa petite maisonnette.

LE DOCTEUR.

Qu’appelez-vous maisonnette ? c’est la seule maison de campagne que j’aie ; donc, c’est ma villa, c’est mon palais ; c’est le plus beau manoir de l’univers !

MARINETTE.

Oui, monsieur ; mais, toute petite qu’elle est…

LE DOCTEUR.

Encore !… Je vous dis qu’elle est assez grande !

MARINETTE.

Oui, très-grande, c’est ce que je voulais dire, et c’est pour cela qu’il m’est difficile de la tenir proprement à moi toute seule.

LE DOCTEUR.

Eh bien, est-ce que vous n’avez pas Pédrolino pour vous aider ?

MARINETTE.

Sans doute, mais vous ne voulez pas permettre qu’il touche à rien !

LE DOCTEUR.

Parce que c’est un distrait qui casserait tout.

MARINETTE.

Donc, c’est comme si j’étais seule, et me voilà bien vieille…

LE DOCTEUR.

Qu’est-ce à dire ? vous me voulez quitter ?