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et je suis bien aise de prouver à ce faquin que, là où je brille, on se peut passer de sa lumière.

MARINETTE.

Vous faites donc toujours de l’esprit ?… Allons, allons, c’est votre idée de vouloir ébaubir les gens ! Que souhaitez-vous ?

LÉANDRE.

Entretenir le seigneur Pandolphe, votre maître, de mes petites altercations avec certains juges, cerveaux épais, obstrués de préjugés populaires, qui me condamnent…

MARINETTE.

À payer vos dettes ? Hélas ! monsieur, vous serez mal reçu, céans. Le seigneur Pandolphe est à peine arrivé d’hier soir, et il dort à poings fermés, le digne homme !

LÉANDRE.

Il dort ! J’espérais avoir fait assez de vacarme avec sa sonnette pour le réveiller, ce cher docteur !

MARINETTE.

Le réveiller en sursaut ! y songez-vous, monsieur ? C’est bien la meilleure personne du monde ; mais, quand on le contrarie, il se met dans des colères à vous faire trembler.

LÉANDRE.

Moi, trembler, bonne femme ? (Marinette regarde vers la maison d’un air inquiet. — On entend tousser le docteur.) Par courtoisie, j’attendrai qu’il s’éveille.

MARINETTE.

Votre servante, monsieur, je ne prends point sur moi de lui dire que vous êtes là, et vous vous arrangerez avec lui comme vous pourrez.

Elle rentre dans la maison.




Scène III


LÉANDRE, puis PASCARIEL.


LÉANDRE.

Que ces valets de robin ont l’âme subalterne ! Mais ce pè-