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L’OUVRIER, soulevant son bonnet.

On le serait à moins, monseigneur… Si vous saviez… Tenez, mademoiselle Laforêt, contez donc ça vous-même. (Aux autres ouvriers.) Écoutez ça tous !

CONDÉ, à Pierrette.

Dites, mademoiselle Laforêt !

PIERRETTE.

Oh ! ça sera bientôt dit, et son bon cœur n’étonnera personne. Il a voulu jouer ce soir, encore qu’il fût bien malade, et, comme nous le voulions empêcher, il a dit : « Voulez-vous que je me repose, du temps que cinquante pauvres ouvriers que j’emploie, et qui sont d’honnêtes pères de famille, perdront leur journée et manqueront de pain ? »

UN VIEIL OUVRIER.

Mon bon Dieu ! laisserez-vous finir un homme comme celui-là ?

UN AUTRE OUVRIER.

Est-ce que nous pouvons rester ici jusqu’à ce qu’il sorte, pour voir comment il se trouve ?

PIERRETTE.

Oui, oui, ça lui fera plaisir de voir comme vous l’aimez. Mais ne vous serrez pas autour de lui.

L’OUVRIER

Nous ne l’approcherons point. Nous nous tiendrons par là dans les escaliers sans faire de bruit.

Ils sortent.
CONDÉ, à Pierrette, qui sort aussi.

Ne dites point à Molière que je l’attends aussi. Il se presserait, et ce serait encore pour le fatiguer.




Scène III


CONDÉ, BRÉCOURT.


CONDÉ.

Il n’est que neuf heures et un quart ; j’ai tout le temps de