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ACTE CINQIÈME


Sur le théâtre même de Molière au Palais-Royal. On vient de finir la cérémonie du Malade imaginaire, et une partie des décors et des accessoires est encore sur la scène. Les machinistes sont en train d’enlever rapidement le reste des décors. Les moucheurs éteignent les lustres à chandelles qui pendent du plafond sur le théâtre même. Les violons qui jouaient sur la scène emportent leurs instruments. Des fauteuils et des chaises sont épars sur l’avant-scène, et quelques personnes qui ont assisté, sur le théâtre (suivant l’usage du temps), à la représentation, s’en vont ou se disposent à s’en aller.



Scène PREMIÈRE


CONDÉ, BRÉCOURT, Ouvriers, Musiciens, Dames et Messieurs, un Bel Esprit.


Brécourt est au fond du théâtre, allant et venant et donnant des ordres. Condé est assis sur un fauteuil, dans une attitude méditative, tandis que le bel esprit tourne autour de lui. Les messieurs et les dames sont debout et parlent à voix haute.


UNE BELLE DAME.

C’est superbe ! c’est admirable ! le Malade imaginaire est la plus belle comédie de Molière.

UN DOUCEREUX, lui offrant son manchon.

Sans contredit ! c’est plus moral que le Misanthrope et ne blesse en rien la religion.

Ils s’en vont.
UNE AUTRE DAME, importante.

On est effroyablement mal assis sur ces chaises-là. M. Molière traite bien mal la partie du public qui lui fait le plus d’honneur en paraissant sur son théâtre.

UN MARQUIS.

C’est pour nous en dégoûter, apparemment. On dit qu’il