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ARMANDE.

Mais quoi ? pourquoi ce mais ?

BARON.

Mais je ne puis plus aller à Auteuil ; je dois continuer à Paris les études que la faible santé de Molière le force d’interrompre.

ARMANDE.

Des études de théâtre ? Je m’en charge, moi ; j’en sais là-dessus aussi long que Molière, et, s’il est grand auteur, je suis grande actrice !

BARON.

Oh ! certes, admirable ! mais…

ARMANDE, lui mettant la main sur la bouche.

Plus de mais ! tu me suivras partout ! le monde m’a gâtée. Je ne puis me passer d’un serviteur. Tu ne seras point amoureux de moi, tu n’auras donc rien à te reprocher ; tu n’es point marquis, Molière ne prendra point d’ombrage. Je ne suis point une coquette (Baron, entraîné, sourit), ou, du moins, je suis une coquette corrigée. Je te permettrai d’aimer qui tu voudras. C’est convenu ?

BARON, faisant un grand effort.

Non, madame, il m’est impossible de vous obéir.

ARMANDE, blessée.

Ah ! c’est différent, monsieur Baron !




Scène IX


Les Mêmes, MOLIÈRE, MADELEINE, BRÉCOURT, PIERRETTE, DUPARC.
MADELEINE.

Eh bien, Armande, l’acte second vient de finir au bruit des applaudissements, et c’est à vous d’enlever le troisième.

BRÉCOURT.

Oui, c’est à vous de planter le drapeau sur la brèche.