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Scène X


LE CAVALIER, seul.

Bonne rencontre, vrai Dieu ! la fortune me suit partout. Allons, de la confiance, de l’audace, et tout est sauvé. (Il commence à dépecer une volaille.) Mes sept braves doivent être rendus à Limoges. Sept hommes contre toute la France ! Oui, mais je suis le huitième !




Scène XI


LE CAVALIER, BRÉCOURT.


BRÉCOURT, tient un bâton derrière lui, et s’approche doucement sans que le cavalier l’observe. Après l’avoir examiné un instant, il se place à cheval en face de lui sur l’antre bout du panier, en lui disant.

Bon appétit, mon camarade !

LE CAVALIER, prenant une bouteille dans le panier.

Grand merci ! à votre santé ! (Brécourt lève son bâton, que le cavalier pare avec un pistolet qu’il a tiré rapidement de sa ceinture.) Doucement, mon ami ! j’ai faim, j’ai soif, je suis pressé, j’ai de l’argent ; je récompense qui m’oblige, je tue qui me dérange.

BRÉCOURT, tirant sa rapière.

Tuez donc, si vous pouvez, car je prétends fort vous déranger.

LE CAVALIER, LE CAVALIER, jetant son pistolet.

Si vous prenez ces armes-là, à la bonne heure ! (Il tire aussi sa rapière, et s’arrête ; à part.) M’est avis que je fais ici mal à propos le gentilhomme. Une querelle ne peut que me retarder.

BRÉCOURT.

Eh bien, monsieur, je suis à vos ordres. Est-ce que vous reculez déjà ?