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MOLIÈRE.

C’est affaire à toi, mon cher Brécourt, de prendre les devants. — Voyons, mesdames, n’est-ce point là le modèle des hommes ? au théâtre, en voyage, partout, n’est-ce point lui qui s’emploie toujours pour le plaisir des autres ?

ARMANDE.

Il faut bien qu’il soit aimable pour deux, pour son ami Duparc et pour lui-même.

MOLIÈRE.

Duparc fait cependant aussi toutes vos volontés, mademoiselle Armande.

BRÉCOURT, à Pierrette, qui emmène le cheval.

Allons leur donner l’avoine.

PIERRETTE.

Oh ! je sais bien soigner ça, moi, les bêtes. Dites donc, mesdemoiselles, vous garderez les miennes pendant ce temps-là ?

ARMANDE.

Comment ?

PIERRETTE, montrant la coulisse par où elle est entrée.

Oui, mes oies, qui sont par là, le long des blés.

Elle sort avec Brécourt.
ARMANDE, riant.

Bon ! compte là-dessus !




Scène V


MOLIÈRE, MADELEINE, ARMANDE.


MOLIÈRE.

Eh bien, mes enfants, vous le voyez : vous avez voulu suivre ma fortune errante, et je n’ai souvent à vous offrir qu’un siège de gazon et un toit de feuillage. C’est trop de fatigues et d’aventures pour des femmes délicates.

MADELEINE.

Jusqu’ici, quant à moi, je n’ai ressenti aucune fatigue, et