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Scène VI


SYLVAIN, CLAUDIE.


claudie.

C’est vrai que vous ne m’avez point fait de peine, maître Sylvain, et que je n’ai rien contre vous, partant nous n’avons point à nous expliquer.

Elle veut se retirer.
sylvain, sans l’arrêter, mais se plaçant de manière à gêner sa sortie.

Certainement non, nous n’avons point à nous expliquer. Je ne sais pas pourquoi on a voulu que je vienne ici. Vous y êtes, Claudie, c’est bien. Je n’y trouve point à redire. On a eu tort de vous offenser, on a raison de vouloir vous en consoler, mais tout cela ne me regarde point.

claudie.

Je le sais bien, et si je suis ici, c’est malgré moi, je ne voulais point revenir, je ne serais jamais revenue. Mon père a cédé à madame Rose, mais ce n’est point pour rester, et je compte que nous allons repartir.

sylvain, se jetant devant la porte.

Oh ! je ne vous empêche ni de partir ni de rester ; si vous croyez que ça vient de moi tout ce qui se manigance ici aujourd’hui, vous vous abusez ! Je n’y suis pour rien. Est-ce que j’ai à vous demander compte de vos idées, de votre passé, de votre conduite ? Soyez tout ce que vous voudrez, je ne m’en embarrasse point.

claudie, avec résignation, sans bouger beaucoup tout le restant de la scène.

Qui est-ce qui vous prie de vous en embarrasser ?

sylvain, s’animant peu à peu.

Oh ! c’est qu’on a dit des folies, des bêtises ici, tantôt ; mais est-ce que je vous ai dit un mot que tout le monde ne puisse pas entendre, voyons ?