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nière des malheureuses !… Mais si elle est honnête… Denis est un vaurien, et moi un fou… un imbécile !… (Regardant dehors.) Ah ! oui ! mon Dieu ! voilà les bœufs attelés ! Elle va partir… Partir ! Et qu’est-ce que je vas donc devenir, moi ?




Scène XII


SYLVAIN, ROSE.


sylvain.

Eh bien, notre bourgeoise, vous avez donc congédié notre servante ?

rose.

Moi ? point du tout ! Je n’ai point droit sur vos servantes. Vous les prenez, vous les payez, vous les nourrissez, vous les renvoyez. Ça ne me regarde pas.

sylvain.

Ça n’est pourtant point nous qui renvoyons la Claudie, c’est vous !

rose.

Et, quand je vous dis que non, vous croirez cette fille-là plus que moi ?

sylvain.

Vous l’avez rudement menée, à ce qu’il paraît ! Qu’est-ce que vous avez donc contre elle ?

rose.

Et qu’est-ce que vous voulez que j’aie contre cette servante ? Je ne m’en occupe point.

sylvain.

En ce cas, dites-lui que vous n’avez pas regret à la nourriture de son père, car elle croit que vous y trouvez à redire et elle nous quitte.

rose, avec dépit.

Elle me fait passer pour une avare et une sans-cœur, parce que je lui ai demandé si elle comptait rester chez vous encore longtemps ! Est-ce que je sais ce que je lui ai dit,