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claudie.

Ayant travaillé de mon mieux, je ne croyais point que la maladie de mon père vous eût porté nuisance. Mais on a été si bon pour nous ici, que j’aurais grand tort de me plaindre pour un petit moment d’humeur. Tant que je vivrai, je vous aurai de l’obligation à tous, et à vous en particulier, maître Sylvain, pour ce que véritablement vous avez sauvé la vie à mon père ; et si malgré que je n’ai rien et que je ne peux pas faire beaucoup, vous veniez à avoir besoin de moi pour quelque service dans mon moyen et dans mon pays, je serais aux ordres de votre famille et bien contente de vous obliger.

Elle se lève.
sylvain, ému.

Merci Claudie, merci ! (À part.) Ô mon Dieu ! Pour la première fois qu’elle me parle si amiteusement, ne pouvoir m’en réjouir ! (Haut.) Et vous partez ? Vous n’avez plus rien à dire ?

claudie.

Rien que je sache, maître Sylvain.

sylvain.

Et vous ne savez point ce que la bourgeoise a contre vous ?

claudie.

Non.

sylvain.

Qu’est-ce qu’on peut lui avoir dit pour vous mettre mal avec elle ?

claudie.

Je n’en veux rien savoir, pour n’emporter de rancune contre personne.

sylvain.

Vous ne pensez pas que ça serait quelqu’un de chez vous, par exemple Denis Ronciat ?

claudie.

tressaillant. Si quelqu’un a dit des méchancetés ou des faussetés sur moi, que le bon Dieu lui pardonne.