Scène X
Qu’est-ce que vous cherchez donc là, Claudie ?
Je prends mes effets pour m’en aller, maître Sylvain.
Comment ! vous partez ?
Tout de suite.
Pourquoi ça ? vous deviez rester encore une quinzaine ?
J’y étais décidée. Je pensais que mon travail faisait besoin dans la maison d’ici. Mais je viens de rencontrer madame Rose, qui, contre sa coutume, m’a parlé très-durement. Elle m’a dit des paroles que je n’entends point, et puis elle m’a fait connaître que mon père et moi étions une charge et un embarras dans son domaine. Là-dessus, je lui ai fait soumission et j’allais vitement pour louer une charrette quand votre mère tout en pleurant m’a dit : « Oui, il faut vous en aller ma pauvre fille, mais ça ne serait pas assez doux le pas du cheval, je veux que nos bœufs conduisent votre père. » Et elle a couru les faire lier. Moi, je vas quérir mon père, et je vous fais mes adieux, maître Sylvain, en vous remerciant de toutes les complaisances et honnêtetés que vous avez eues pour nous.
Madame Rose a eu tort, vous ne nous gêniez point.