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recherchée par toute la jeunesse du pays. Ça flatte d’avoir la préférence… et on l’aura !… Oui, qu’on l’aura, je dis… la préférence !




Scène X


DENIS, CLAUDIE.


Claudie rentre par la porte de droite, va au baquet et se remet à laver quelques gobelets sans faire attention à Denis.


denis, à part, la voyant passer.

Qu’est ce que c’est que cette fille-là ?… une nouvelle servante ?… Je vas lui parler… Faut toujours mettre les servantes dans ses intérêts… (Appelant Claudie, qui est entrée à gauche.) Dites donc, la fille ! (Elle rentre, tenant une serviette, et reconnaissant Ronciat elle tressaille, laisse tomber sa serviette, et reste immobile. Denis fait une exclamation, et recule comme terrifié.) Qu’est-ce que ça veut dire ?… À quelles fins êtes-vous céans, Claudie ?

claudie, froidement.

Qu’est-ce que ça vous fait, monsieur Ronciat ?

denis.

Ça me fait, ça me fait… Différemment ça ne me fait rien… Mais je ne m’attendais point à vous voir.

claudie, tombant assise, même jeu.

Ni moi non plus.

denis, fort troublé.

Et, différemment, votre santé est bonne ?… Depuis le temps que… alors, pour lors que… sans doute que… (S’essuyant le front.) Ça fait rudement chaud, pas vrai ?

claudie, se levant, même jeu.

Si c’est là tout ce que vous avez à me dire, ne me dérangez point pour si peu. Je reprends mon ouvrage.

Elle ramasse sa serviette et essuie ses gobelets.
denis.

Je ne prétends point vous molester, Claudie. Et si votre ouvrage est pressante… Mais quelle ouvrage donc est-ce que